Mise à jour sur la situation du premier foyer de maladie débilitante chronique des cervidés dans une ferme d’élevage au Québec

Le 23 novembre dernier l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a confirmé la découverte de 4 nouveaux cerfs rouges positifs pour la maladie débilitante chronique dans un élevage de cervidés au Québec. Depuis l’ordre d’abatage émis au début du mois d’octobre dernier, un total de 7 cerfs infectés ont été documentés dans cet élevage, et ce sur 1 356 cerfs examinés. Cette mise à jour de la situation démontre bien l’importance des actions qui ont été mises en place afin de limiter les risques de propagation de cette maladie au Québec.

De son côté, le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) a annoncé qu’il poursuivra les opérations d’abattage de cerfs de Virginie sauvages autour de la ferme affectée, et ce au moins jusqu’à la mi-décembre. Pour l’instant aucun cas de maladie chronique débilitante n’a été détecté chez les cervidés sauvages par le laboratoire du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Ces résultats sont encourant, bien que le nombre de cerfs sauvages testés soit encore insuffisant pour exclure hors de tout doute la présence de cette maladie dans la faune québécoise. Néanmoins, l’absence de cas chez les cervidés sauvages nous fait penser qu’il est encore possible de penser pouvoir éradiquer cette condition sur le territoire québécois. Dans l’éventualité où cette éradication se réalise, nous devrons saluer les interventions rapides et concertés de l’ACIA, du MFFP et du MAPAQ dans ce dossier d’une grande complexité.

La maladie débilitante chronique est une maladie qui affecte les cervidés à la fois en élevage et en milieu naturel. Cette condition, qui est causée par un Prion (protéine anormale), est associée à d’importantes mortalités de cerfs sauvages dans les régions où elle est établie (surtout la région des prairies canadiennes et américaines à l’est des montagnes rocheuses). Cette maladie cause entre autre une perte de condition (maigreur) ainsi que des changements de comportement. Bien que la grande majorité des cas soit diagnostiqué chez les cerfs (mulets, à queue noire et de Virginie) et chez les Wapiti, les orignaux et les caribous peuvent aussi être infectés. À noter que bien que ce Prion ne semble pas pouvoir infecter l’Homme, Santé Canada recommande de ne pas manger de viandes provenant d’un animal positif. Le cas diagnostiqué dans une ferme d’élevage du Québec au début du mois de septembre dernier était en fait le premier cas observé dans l’est du Canada d’où sont importante. L’origine de cette éclosion isolée, qui représente une menace importante pour le cheptel de cervidés québécois et ceux des provinces et états adjacents, reste encore à déterminer.

Pour plus d’informations sur les mesures decontrôle mise en place:
https://mffp.gouv.qc.ca/la-faune/securite-sante-maladies/maladie-debilitante-chronique-cervides/

Stéphane Lair, RCSF-Québec