Premiers cas d’influenza aviaire H5N1 hautement pathogène chez des oiseaux sauvages au Québec : Mise à jour de la situation en date du 19 avril

Le centre régional du Québec / Centre québécois sur la santé des animaux sauvages, en partenariat avec le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et le Ministère de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), a documenté les premiers cas d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) chez des oiseaux sauvages au Québec. Trois premiers cas d’influenza aviaire hautement pathogène de sous-type H5N1 ont été confirmés jusqu’ici chez des oiseaux sauvages au Québec et 15 cas d’infection par un influenza aviaire sont en attente de caractérisation. Ces cas sont surtout observés chez les palmipèdes (bernache de Hutchins – 1 cas, bernache du Canada – 6 cas, oie des neiges – 6 cas). Quelques oiseaux de proie, qui se contaminent vraisemblablement lors de la consommation des carcasses d’oiseaux infectées, sont aussi morts de cette condition virale (buse à queue rousse – 1 cas, harfang des neiges – 2 cas et urubu à tête rouge – 2 cas). Ces oiseaux ont été trouvés morts ou malades dans le sud de la province, notamment dans la Vallée-du-Richelieu en Montérégie, en Estrie et dans la région du Centre-du-Québec.

À noter que la détection de cas d’IAHP au Québec était attendue. En effet, des cas de mortalité associés à ce virus ont été documentés au Canada et aux États-Unis depuis le mois de décembre dernier. Cette souche virale circule en Europe depuis 2020 et a vraisemblablement été introduite en Amérique du Nord par l’intermédiaire d’oiseaux migrateurs.

Ce virus infecte surtout les oiseaux aquatiques qui peuvent être porteurs asymptomatiques (ne développent pas la maladie). Des mortalités ont été documentées chez un grand nombre d’espèces d’oiseaux sauvages incluant différentes espèces de canards, d’oies, de goélands, d’oiseaux de proie et de corvidés (ex : corneille d’Amérique). La plupart des oiseaux malades infectés par ce virus présentent des signes cliniques de nature neurologique (tremblement de la tête, incoordination, incapacité de voler ou de se déplacer). Bien que la plupart des épisodes de mortalité observés jusqu’ici impliquent des cas isolés, une mortalité d’une quinzaine d’oies des neiges et bernache a aussi été documentée à Baie-du-Febvre, un site important pour la migration des palmipèdes. Comme un pourcentage important des oiseaux infectés ne développent pas la maladie, on croit que ce virus ne devrait pas avoir trop d’impact sur la conservation des espèces d’oiseaux sauvages. Cependant, plus de recherche sera nécessaire afin de déterminer l’effet de la présence de ce nouveau virus sur les populations d’oiseaux en Amérique du Nord.

Ce virus est très pathogène chez les volailles domestiques; un grand nombre d’épisodes de mortalités ont été documentés chez les oiseaux d’élevage depuis l’arrivée de cette souche en Amérique du Nord. Le MAPAQ, en collaboration avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments, a rapporté des cas d’infections dans quatre élevages d’oiseaux au Québec jusqu’ici. Ce virus peut donc avoir des conséquences importantes pour l’industrie avicole. Le MAPAQ rappelle l’importance d’éviter tout contact entre la volaille d’élevage et les oiseaux sauvages. En cas de mortalité inhabituelle dans un élevage d’oiseaux, il est essentiel de consulter un médecin vétérinaire.

Bien que hautement pathogène chez les oiseaux, cette souche de virus influenza se transmet difficilement et rarement aux humains. En fait, bien qu’il soit présent en Europe depuis près de 2 ans, un seul cas d’infection chez l’humain a été documenté en Angleterre en janvier 2022 (cette personne ne présentait aucun symptôme et travaillait dans un élevage de volailles domestiques contaminées). Aucun cas humain n’a actuellement été identifié aux États-Unis ni au Canada. Néanmoins, il reste recommandé de suivre certaines mesures de base afin de réduire les risques d’exposition à l’influenza aviaire et autres agents de zoonoses potentielles. Par exemple, on évitera de manipuler des oiseaux sauvages à mains nues, ou si on ne peut éviter le contact, on portera des gants et se lavera les mains avec du savon et de l’eau chaude (ou avec une solution hydroalcoolique).

Il est possible de signaler la présence d’un oiseau sauvage mort ou malade en communiquant avec le MFFP au 1 877 346-6763, tout en évitant de le manipuler en attendant les directives.

Pour de plus amples renseignements sur la situation au Québec, visitez les pages Web suivantes pour obtenir plus de détails sur :

L”influenza aviaire (https://www.quebec.ca/agriculture-environnement-et-ressources-naturelles/sante-animale/maladies-animales/grippe-aviaire),

la chasse au petit gibier (https://www.quebec.ca/tourisme-et-loisirs/activites-sportives-et-de-plein-air/chasse-sportive/gibier/petit-gibier)

ou le nourrissage des oiseaux sauvages (https://mffp.gouv.qc.ca/la-faune/securite-sante-maladies/conseils-nourrissage-oiseaux/).

RCSF – Québec / CQSAS

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