Premier festival d’observation d’oiseaux au RCSF – Québec

Le 16 et 17 mai dernier a eu lieu la première édition du Festival “Observons les oiseaux avec le RCSF – Québec”. Au cours de deux matinées consécutives (et ce avant le début de la journée de travail) les participants à cette activité ont effectué une visite du Boisé de la Crête St-Dominique puis de la Réserve naturelle du Boisé-des-Douze, et ce dans le but d’y dénombrer les oiseaux présents sur ces sites. Aux cours de ces deux excursions matinales d’une durée cumulative de cinq heures il a été possible d’observer un total de 216 oiseaux appartenant à 47 espèces différentes, et ce sur les 5,4 km parcourus.

Liste des espèces observées durant la visite du Boisé de la Crête St-Dominique (le 16 mai 2018) et de la Réserve naturelle du Boisé-des-Douze (le 17 mai 2018).
Espèces Nombre d’oiseaux observés
Canard colvert (Anas platyrhynchos) 2
Urubu à tête rouge (Cathartes aura) 2
Pluvier kildir (Charadrius vociferus) 2
Pigeon biset (Columba livia) 3
Colibri à gorge rubis (Archilochus colubris) 1
Pic mineur (Picoides pubescens) 2
Pic chevelu (Picoides villosus) 1
Moucherolle tchébec (Empidonax minimus) 1
Tyran huppé (Myiarchus crinitus) 1
Viréo mélodieux (Vireo gilvus) 4
Viréo aux yeux rouges (Vireo olivaceus) 2
Geai bleu (Cyanocitta cristata) 2
Corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos) 6
Hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) 21
Mésange à tête noire (Poecile atricapillus) 14
Troglodyte familier (Troglodytes aedon) 5
Grive fauve (Catharus fuscescens) 1
Grive à dos olive (Catharus ustulatus) 4
Merle d’Amérique (Turdus migratorius) 11
Moqueur chat (Dumetella carolinensis) 7
Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) 3
Jaseur d’Amérique (Bombycilla cedrorum) 1
Paruline couronnée (Seiurus aurocapilla) 1
Paruline des ruisseaux (Seiurus noveboracensis) 1
Paruline noir et blanc (Mniotilta varia) 3
Paruline à joues grises (Vermivora ruficapilla) 2
Paruline masquée (Geothlypis trichas) 2
Paruline flamboyante (Setophaga ruticilla) 2
Paruline tigrée (Dendroica tigrina) 1
Paruline à collier (Parula americana) 1
Paruline à tête cendrée (Dendroica magnolia) 2
Paruline à poitrine baie (Dendroica castanea) 1
Paruline jaune (Dendroica petechia) 14
Paruline bleue (Dendroica caerulescens) 1
Paruline à croupion jaune (Dendroica coronata) 12
Paruline à gorge noire (Dendroica virens) 1
Paruline à calotte noire (Wilsonia pusilla) 1
Bruant familier (Spizella passerina) 4
Bruant à couronne blanche (Zonotrichia leucophrys) 2
Bruant chanteur (Melospiza melodia) 6
Cardinal rouge (Cardinalis cardinalis) 6
Cardinal à poitrine rose (Pheucticus ludovicianus) 2
Oriole de Baltimore (Icterus galbula) 4
Carouge à épaulettes (Agelaius phoeniceus) 13
Vacher à tête brune (Molothrus ater) 4
Quiscale bronzé (Quiscalus quiscula) 12
Chardonneret jaune (Carduelis tristis) 22

Ces deux sites représentent des îlots de biodiversité dans la région essentiellement agricole de Saint-Hyacinthe. Ce type d’îlots forestiers est utilisé comme halte par un grand nombre d’espèces d’oiseaux migrateurs, mais aussi comme site de nidification par plusieurs espèces aviaires. Ces boisés favorisent la biodiversité dans les écozones fortement altérées par les activités humaines comme les basses terres du Saint-Laurent.

Photo 1. Certains des participants à la première édition du Festival “Observons les oiseaux avec le RCSF – Québec” édition 2018.

 

Le Boisé de la Crête St-Dominique (www.boisedelacrete.sitew.ca) est un parc naturel mis à la disposition de la communauté par une entreprise privée, les Carrières Saint-Dominique. Le Comité de la Crête, un organisme sans but lucratif composé de bénévoles, a comme objectif de mettre en valeur ce boisé afin de le rendre disponible aux citoyens pour la randonnée, et ce sur quatre saisons. Ce boisé est un bon exemple d’implication qu’une entreprise privée peut avoir dans la protection des milieux naturels et de la biodiversité.

Photo 2. Vue Google Earth du Boisé de la Crête St-Dominique (entouré d’un tracé rouge) dans la région de Saint-Hyacinthe, Québec.

 

La Réserve naturelle du Boisé-des-Douze (http://boisedesdouze.org/) a été créée suite à la volonté de la propriétaire du site de mettre en valeur ce boisé enclavé entre les terres agricoles et un secteur industriel de la ville de Saint-Hyacinthe. Le ruisseau “Décharge des Douze”[1] qui passe à travers ce boisé est en fait l’un des rares de la région dont le tracé naturel n’a jamais été modifié par l’aménagement du territoire. Cette réserve a vu le jour suite à la création d’un organisme sans but lucratif qui a acquis le terrain propriété de la famille Lussier. Mme Beauregard-Lussier et sa famille ont en effet décidé de léguer ce boisé en 2007 afin d’en favoriser la conservation. Le boisé a obtenu le statut de réserve naturelle en milieu privé en 2010. Ce territoire de 3,8 hectares sera protégé à perpétuité. La Réserve s’est agrandie au cours des années grâce au soutien de la ville de Saint-Hyacinthe et de certains propriétaires terriens. La mise en place de cette réserve est un modèle d’une implication de citoyens et d’une municipalité dans la promotion de la conservation de la biodiversité d’une région.

Photo 3. Vue Google Earth de la Réserve naturelle du Boisé-des-Douze (entourée d’un tracé rouge) à Saint-Hyacinthe, Québec. La réserve est enclavée entre les zones résidentielles, un secteur industriel et la plaine agricole.

 

La protection de milieux naturels dans des régions fortement altérées par les activités humaines, comme les basses terres du Saint-Laurent, peut s’appuyer sur la création de parcs et réserves provinciaux ou nationaux, mais aussi sur des initiatives des citoyens, des municipalités et des corporations privées. Il est souhaitable de réfléchir à la façon de maintenir et favoriser l’inter-connectivité entre ces différents milieux naturels souvent isolés et ce afin de favoriser le déplacement de la faune à travers des corridors de migration et de minimiser l’effet du morcellement des habitas associés, entre autres, à l’étalement urbain et au développement commercial.

Les observations effectuées lors de ce “festival” ont été saisies dans la base de données eBird (https://ebird.org/about). Cette base de données, élaborée par le Cornell Lab of Ornithology et la National Audubon Society, répertorie les observations réalisées par des observateurs d’oiseaux amateurs et ce à travers le monde. Cette base de données, qui est un très bon exemple de science participative citoyenne, est utilisée par de nombreux chercheurs afin de suivre l’évolution de l’abondance et de la répartition géographique des espèces d’oiseaux en milieu naturel. Depuis son lancement en 2002, plus de 29 millions de listes d’observation ont été saisies par plus de 400 000 observateurs. Les chercheurs en santé de la faune peuvent utiliser les indices d’abondance d’espèces issus des données de eBird afin de les aider à mieux comprendre les variations dans les mortalités des espèces aviaires ou afin d’explorer les liens potentiels entre l’émergence d’une nouvelle maladie et la diminution de l’abondance d’une population aviaire. Il est intéressant de mentionner que la base de données eBird a été directement inspirée des travaux entrepris par Jacques Larivée en 1975 avec la base de données québécoise ÉPOQ.

C’est un rendez-vous en mai 2019 pour la deuxième édition du Festival “Observons les oiseaux avec le RCSF – Québec”!

Stéphane Lair
RCSF – Québec

[1] Le non “décharge des Douze” vient du fait que le ruisseau est situé à 12 arpents du chemin principal le plus proche (route 137).

 

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